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Où va ma vie?
29 septembre 2009

Neuvième épisode: attente à l'hôpital

Voilà, je sais... enfin presque.
Pas encore de certitude pour cela on doit attendre les résultats des analyses de la tumeur.
Je passe une semaine à l'hôpital, période d'attente. Aussi et surtout période d'annonce à la famille et certains amis.

D'abord il y aura deux jours sans voir mon fils. J'ai plein de tuyaux partout, je suis très faible et peux à peine bouger, je sais que c'est impressionnant et je ne veux pas qu'il me voie comme ça.
Je dors beaucoup aussi.

La première visite de mon petit garçon. Il est si gentil et fait bien attention à sa maman. Il veut me faire un gros câlin mais trop enthousiaste il me serre le cou et appuie sur ma voie centrale. Je ne peux réprimer un petit cri de douleur qui l'éloigne d'un coup. A cause de cette stupide réaction de ma part il aura chaque fois très peur de me toucher pendant plusieurs jours, même lorsque je n'aurai plus la voie centrale.

Il y a ma mère qui me téléphone. Je ne dirai rien au téléphone. On annonce pas ça par téléphone. Mais elle sait que je dois lui dire quelque chose d'important. Je le lui dis quand elle vient. Stupeur.

Il y a mon père qui l'a su dès le premier soir. Zhom l'a appelé dès qu'il a su.  Mon père qui vient et on reste longuement à discuter. Je découvre à quel point mon père m'aime. Jusque là je ne me sentais qu'une de ses enfants parmi les autres. Mon père n'est pas du genre a beaucoup montrer et encore moins dire ses sentiments. Il me dit que lorsqu'il a entendu le message de zhom il a hurlé et, lui toujours si calme, a tout jeté parterre de colère. Il aurait voulu être malade à ma place.

Mes soeurs sont en vacances, je ne veux pas qu'elles sachent avant leurs retours respectifs. Je veux qu'elles profitent de leur vacances.

Ma belle-mère qui viendra me voir avec sa sœur dont le mari est mort 6 mois plus tôt d'une leucémie dans le même hôpital. Je la trouve courageuse de venir me voir.

Sur tous les visages je lis la peur, la stupeur, l'inquiétudes profonde et beaucoup d'affection. Tous emplis d'angoisses.

Étrangement moi je me sens calme. Je ne pense pas à ça.
De toute façon comme le dit zhom j'ai eu un cancer mais tout a été enlevé donc je ne suis plus malade.
J'attends la confirmation du diagnostic, j'y penserai à ce moment-là. Pour le moment je dois me rétablir, reprendre des forces.

Il y a la première fois où je me lève, aidée de deux infirmières pour m'asseoir dans le fauteuil. Je découvre que c'est épuisant d'être assise.

Vers le quatrième jours la faim apparaît. Cela fait 10 jours que je n'ai pas mangé, avant l'opération car je ne savais plus rien avaler. Depuis l'opération car je n'en ai pas le droit, même pas un verre d'eau.

Puis le premier repas: trois biscottes et un bol d'oxo... j'en suis presque hystérique de joie. MANGER quel bonheur. Si je mange c'est que je suis vivante. Mais je n'avale qu'une biscotte et la moitié de mon oxo puis je me sens gavée.

Deux jours plus tard le premier vrai repas: poulet-purée. Le meilleur repas de toute ma vie! Les biscottes matin-midi et soir je n'en pouvais plus, n'avais plus envie de les manger.

Il y a les séances de kiné que j'apprécie beaucoup. Moments provilégiés avec une personne attentive, stimulante et soucieuse de mon bien-être. Je réapprend à marcher avec soutien. Toute penchée, cassée en deux, je progresse chaque jour.
Les infimières qui se moquent de moi parce que je marche toute penchée. Elles ont déjà essayé elles, de marcher avec une telle cicatrice toute fraîche? J'ai l'impression que si je me redresse tout va se déchirer. Puis les pansements tirent.

Il y a des déceptions vis-à-vis de certaines personnes, certains amis dont j'espérais une visite, dont j'attendais plus de réaction. Il y a des découvertes, certaines connaissances qui m'offrent bien plus de soutien que je n'aurais pensé.
Réorganisation de mon réseau social.

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